Cher(es) lecteur (trices)
En attendant la lecture de mon modeste ouvrage, intitulé « l’important est de vivre dignement », voici quelques poèmes ayants fait l’objet de ma participation au concours de poésie, dont le premier porte sur ma mère (nos mères).
A la mémoire de ma mère.
A toutes les mères «surtout les veuves » :
Pour le sourire, le réconfort, la tendresse et l’affection,
qu’elles ont pu apporter à leurs enfants, tout en cachant leurs émotions.
A celles qui ont su souffrir, avant et pendant la révolution:
En résistant à la chaleur, au froid et à la faim…Sans rien dire
A toutes les femmes (Algériennes en particulier)
d’hier et d’aujourd’hui ayant fait preuve de leur dévouement,
à l’égard de leurs foyers et leur Patrie.
Le meilleur cadeau est le cœur d’une mère
Chère et digne mère
Je n’avais que treize ans quant mon père est décédé,
Mais grâce aux leçons et aux conseils qu’il m’a prodigué,
J’étais déjà conscient de ce que tu éprouvais et ressentais,
A l’égard de ce qui t’attendait et qui s’expliquait,
Par la lourde responsabilité qui t’incombait:
Celle de quatre bouches à nourrir.
Chère mère:
Je n’ai pas oublié ce que tu as enduré,
Heureusement que tu avais l’avantage
D’être une couturière et Hidjamiste,
Tu allais de village en village,
La machine à coudre sur ton dos,
A la recherche d’une robe à coudre,
Ou d’une Hidjama à pratiquer,
Et ce, en échange d’un peu d’orge ou de blé.
Je me voyais toujours inquiet,
Tant que tu n’es pas rentrée,
Cela me faisait plaisir de te voir revenir,
Et également de la peine de te voir souffrir.
Tu revenais toujours épuisée et le dos courbé,
En nous ramenons souvent quelques choses à manger,
Un œuf, une pomme de terre ou un morceau de galette,
Que tu nous partageais avant même de te reposer.
Malgré le lourd fardeau de la vie,
Tu restais éveillée pour nous endormir,
En nous fredonnant tes propres chansons.
Chère mère:
Conscient de ta préoccupation majeure,
Celle de nous nourrir et grandir,
Il m’est arrivé de faire semblant de dormir,
Juste pour voir et entendre ce que tu allais faire entre-temps.
C’est lors de ces nuits que je te voyais souvent pleurer,
Et t’entendre dire :
A quand la fin de la misère,
A quand verrais-je mon fils grandir,
Tout en poussant de longs soupirs.
Chère mère,
Saches que j’ai respecté,
Tes dernières volontés,
Tu reposes à coté de ton mari,
Comme je te l’ai promis,
C’est ainsi que va la vie,
A chacun son tour,
Et le mien viendra un jour.
Que Dieu puisse tenir compte de ta bonté,
Et t’accueillir en son vaste Paradis. Par Yahia TORCHIAT
Pensons à nos enfants (les enfants d’Algérie)
Qui sont ces innocents ?
Ces êtres si doux, naïfs et sains ;
Qui ne pleurent que lorsqu’ils ont mal ou faim ;
Qui s’expriment sans réfléchir ;
Qui nous attirent par leur candeur ;
Qui ne connaissent pas le danger ni la peur ;
Qui voient une flamme comme une fleur.
Ces innocents sont tout simplement nos enfants ;
Sur lesquels on doit veiller tout le temps ;
Qu’on doit traiter avec tendresse et affection ;
Auxquels on doit donner une bonne éducation et instruction.
L’enfant se distingue en fonction de celui d’où il dépend ;
Tels parents, tels enfants ;
Tels élèves, tels enseignants ;
L’éducation d’un enfant relève du devoir de ses parents ;
Son instruction relève de la noble fonction de ses enseignants.
L’avenir d’un pays, repose sur ses enfants ;
Qu’on se doit d’orienter vers la voie du savoir ;
C’est par le savoir qu’on peut instaurer la paix ;
Mettre fin à la pauvreté et rivaliser les pays développés ;
C’est par le savoir tout simplement :
Qu’on peut accéder au monde de la civilisation.
Par Yahia TORCHIAT
Un sommeil éternel
Après avoir soufflé sa deuxième et ultime bougie ;
Et ce, après dix huit mois de Chimiothérapie ;
A l’hôpital où elle a appris à écrire et à dessiner ;
Et où elle était adorée par les infirmières et ses médecins traitants ;
Pour son charme et son sourire ravissant.
Compte tenu de sa maladie à un stade avancé ;
Ma petite Houria est née un cinq juillet ;
Elle portait bien son nom qui signifie « liberté » ;
Malheureusement sa liberté n’a pas duré longtemps ;
Car, elle devait revenir à la maison ;
Et ce, pour quelques jours seulement.
Triste et douloureuse, fut la nuit du 31 Juillet ;
Soit, la nuit où elle allait succomber :
Une nuit qui restera pour moi un souvenir
Que je n’oublierai jamais.
Comme si elle savait qu’elle allait mourir ;
Elle ne voulait pas dormir.
Elle nous appelait chacun par son nom ;
En réclamant un stylo pour écrire ;
Ses sœurs et sa mère étaient fatiguées ;
Je me devais de veiller auprès d’elle.
Tout en cachant mes émotions (comme à l’accoutumée) ;
Je lui fredonnais sa chanson préférée.
Comme la mort console la douleur ;
On fredonnait cette chanson en chœur :
Doucement, doucement ;
Doucement s’en va le jour ;
Doucement, doucement ;
A pas de velours ;
La rainette dit ;
Sa chanson de nuit ;
Et le lièvre fuit ;
Sans aucun bruit.
C’est de cette façon qu’elle s’est endormie ;
Pour ne plus se réveiller…
Et c’est dans mes bras que Dieu a mis fin à ses souffrances ;
A la même heure que celle de sa naissance.
"Qu’elle repose en paix et que Dieu l’accueille en son vaste paradis"
Par Yahia TORCHIAT
Ma pire ennemie
Va t-en je n’en veux plus de toi ;
Chaque nuit, je ne cesse de méditer ;
Pour trouver une raison de te quitter ;
Bien que les raisons n’en manquent pas ;
A commencer par la santé.
Chaque nuit. Je me dis demain c’est fini ;
Et pourtant dés que je me réveille ;
C’est toi qui me viens à l’esprit ;
Je t’ai assez supporté ;
Tu m’as roulé, ruiné et rouillé ;
Je ne te supporte plus.
J’ai pu combler le vide que m’a laissé ;
Ma plus chère au monde: [ma mère] ;
Celle qui me traitait avec affection et tendresse ;
Qui me serrait fort contre son cœur ;
Qui me berçait et restait à mon chevet.
J’ai pu également me passer ;
De son sein qu’elle me donnait ;
Pour me nourrir m’endormir et grandir.
Je me demande comment me suis-je attaché ;
A celle qui nourrit mes maladies ;
Qui m’a fait souffrir et vieillir ;
Qui nuit à l’humanité ;
Qui a fait de moi un squelette :
Et qui n’est autre que la cigarette.
Par Yahia TORCHIAT
Le bon vieux temps est révolu
Finie l’époque :
Où l’on respectait nos parents, l’instituteur, l’avocat et le médecin ;
Qui se distinguaient par le fruit de leurs nobles fonctions ;
Où l’on nous conformait à la branche éthique ;
Portant sur les règles de bonne conduite ;
Pour éprouver le plaisir de céder nos places aux femmes et aux personnes âgées ;
Lors d’un voyage, même pour un long trajet ;
C’était l’époque ;
Où l’homme avait sa personnalité ;
La femme avait son respect ;
Où l’on vivait au jour le jour, sans perdre espoir
Tout en portant dans nos cœurs, de l’amour ;
Des poèmes et des chansons ;
En attendant les jours meilleurs.
Notre meilleur loisir (notre passion) était la lecture ;
Devenue avec le temps notre nourriture ;
Aussi bien à la plage, dans les jardins ;
En bus ou en train ;
On avait toujours un livre à la main.
C’était l’époque où l’on disait :
Tu n’as rien sans rien ;
Lèves toi pour voir ;
Déplace-toi pour savoir ;
Et travailles pour tout avoir ;
Car le travail c’est la santé.
Où toutes les activités s’exerçaient par vocation ;
Par amour et conviction.
Hélas ! le bon vieux temps est révolu ;
L’échelle de valeur est partie ;
Les données ont changé ;
Et les rôles son inversés.
L’homme qu’on sous-estimait avant ;
Par ce qu’il avait dans sa serviette
Et non dans la tête ;
Se distingue aujourd’hui par son avoir
Et non par son savoir.
Par Yahia TORCHIAT