Cette manifestation entre dans le cadre d’un programme fondé sur le concept de la FIE qui vient jalonner la coopération algéro-française.
Transformer un ingénieur, nouveau diplômé, d’un potentiel demandeur d’emploi en un entrepreneur, créateur d’entreprise. De l’utopie en Algérie ! Ceux qui ont assisté au 1er marathon de l’innovation, qui s’est déroulé mercredi dernier à l’école nationale polytechnique (ENP) d’Alger, ne pourront qu’affirmer le contraire.
La rencontre, qui avait réuni une quarantaine d’étudiants de l’ENP et de l’ENSI (école nationale supérieure d’informatique) de Oued Smar (Alger), accompagnés de plusieurs enseignants des deux écoles ainsi que ceux représentant les autres grandes écoles algériennes, a été donc un événement. Organisé dans le cadre du programme FIE (filière ingénieur-entreprendre), en collaboration avec l’INSA (Institut national des sciences appliquées) de Lyon (France), ce marathon de l’innovation a suscité un grand engouement. L’idée était de former plusieurs équipes d’élèves ingénieurs pluridisciplinaires et de leur donner un projet dès 8h. Un projet d’entreprise sur lequel ils ne devaient avoir aucune idée auparavant. Un choix aléatoire fait par le représentant de l’INSA, le consultant Hervé Routan, qui a géré les sept équipes tout au long de la journée. Chaque équipe d’étudiants avait 500 minutes pour élaborer son projet et le présenter devant un jury de professionnels. “On leur demande de préparer un business plan argumenté, une chose qu’ils ne connaissaient pas en tant qu’ingénieur”, déclarera M. Routan à Liberté,
précisant que “c’est aussi une occasion pour eux d’apprendre à travailler en groupe pour appréhender un problème en faisant, entre autres, des enquêtes de marché”.
Tout au long de la journée, une ambiance bon enfant régnait dans la salle où s’est déroulé le marathon. C’était exactement à la bibliothèque de Polytech, où son responsable, celui que tout le monde appelle âmmi Salah, s’est démené pour faciliter la tâche aux présents. Même s’il a fallu attendre 21h20 pour clore la “compétition”, tous, surtout les étudiants, ne pouvaient cacher leur grand enthousiasme d’y avoir participé.
Ce 1er marathon de l’innovation entre ainsi dans le cadre d’un programme fondé sur le concept de la FIE, appliqué dans le cadre de la coopération algéro-française. Le lancement officiel, dans la perspective de l’adapter au marché algérien, a été fait le 19 février dernier à l’ENSTP (école nationale supérieure des travaux publics) de Kouba. Deux jours après, c’était au tour de la HEC Alger (l’ex-INC). La FIE a donc touché quatre grandes écoles à ce jour. Il est aussi prévu que d’autres écoles supérieures y participent, dont l’ENSSMAL et l’Enset d’Oran (représentées par deux enseignantes mercredi dernier).
Concernant les pays dans lesquels le programme a été adopté, M. Routan précise que cela a touché deux autres pays, en plus de l’Algérie. “Le premier transfert c’était au Maroc, en 2009, mais pour le moment, il est mis en veilleuse. Au Mexique, par contre, il y a un grand engouement et déjà le transfert touche quatre universités là-bas.” Toutefois, le consultant français n’omettra pas de parler de la spécificité algérienne. “Ici, on travaille avec plus de facilité, surtout du fait qu’il n’y a pas un problème de langue, ce que nous avions trouvé au Mexique où il fallait maîtriser l’espagnol, et en Algérie le courant passe très rapidement, et surtout on voit que l’engouement est au rendez-vous.”